Aujourd’hui, grand soleil, 08h00 on se lève, petit déjeuner frugal et Jérôme nous dit qu’on va pouvoir faire la journée complète d’excursion. Ricardo est déjà en train de nous préparer le pique-nique. Départ à 9h30…
C’est parti, tous dans le van de Jérôme on va faire le « tour » de l’île et visiter tout ce qu’il y a à voir sur notre chemin.
Première halte juste après le village : AHU TAHAI. Sur une petite pente herbeuse, on peut découvrir plusieurs ahu restaurés (entre 1968 et 1970 par William Mulloy) ainsi que de nombreuses traces d’habitations, les fameuses cases bateaux dans lesquelles vivaient les familles des notables pascuans. Il n’en reste que les fondations en pierre aujourd’hui.
(Cliquez sur l'image pour zoomer)
Les différents ahus du site sont l’ahu Vai Uri et ses 5 moai, l’ahu Tahai proprement dit avec sa statue unique et l’ahu Ko Te Riku présentant la seule statue redressée avec son pukao (coiffe) et ses yeux. Pour la petite histoire, ce pukao est une reproduction installée à la demande d’un photographe de Paris-Match en 1977 pour faire une séance photo et une propagande publicitaire ; les yeux ont été rajoutés en 1990 à des fins touristiques.
Après avoir photographié tous ces ahus sous tous les angles, nous reprenons le van.
Prochain ahu, l’AHU HANGA TE’E : 8 statues couchées face contre terre et les pukao des moai dont l’un d’entre eux est en parfait état, à quelques mètres de l’eau dont il a été sorti en 1966.
Quelques photos et c’est reparti…
AHU TE PITO KURA : ce site est devenu une curiosité touristique grâce à ce galet rond qui évoque par sa forme un œuf ou une sphère et vite baptisé le nombril du monde (pito = nombril). Si l’on ne sait pas grand-chose de sa fonction dans le passé, 4 autres pierres rondes plus petites ajoutées récemment permettent aux amateurs d’ésotérisme de s’asseoir autour et de joindre leurs mains sur le gros rocher pour ressentir le mana (pouvoir) de l’île.
En ce qui nous concerne, nous avons aussi fait l’expérience et comme Jérôme nous l’a conseillé, pendant que nous nous recueillons sur ce gros rocher, nous avons fait un vœu.
A côté, gît le plus grand moai jamais sculpté, transporté et érigé. Il mesure presque 12 mètres et pèserait près de 100 tonnes !!
Nous continuons notre journée, et arrivons au nord de l’île à la plage d’ANAKENA… magnifique plage de sable blanc. Même s’il fait assez frais, ça donnerait presque envie de se baigner.
On fera juste trempette des pieds !
Plage symbolique puisque c’est ici, selon la tradition orale, qu’a accosté le roi Hotu Matu’a et sa suite entre 400 et 600 après JC. L’ahu Nau Nau qui surplombe la plage a été partiellement (faute de budget) restauré entre 1978 et 1980.
C’est durant ces travaux que fut découvert le 1er œil de corail s’adaptant aux cavités oculaires des maoi : les statues, une fois acheminées et érigées étaient dotées d’yeux faits d’un morceau de corail blanc poli en forme d’amande au milieu duquel était ajouté un disque noir ou rouge figurant la pupille.
La matinée est bien avancée et nous mangeons ce que Ricardo nous a préparé avec appétit.
Ensuite, Maëlys se risque à se mettre en maillot de bain et s'allonge dans le sable. Au loin les moai...Un moment que j'apprécie particulièrement !!!
Allez la visite continue, en voiture !
Après quelques minutes, nous apercevons au loin le site de TONGARIKI et ces 15 moai dressés, c’est vraiment impressionnant.
Et pour cause, c’est l’ahu le plus prestigieux de l’île.
Le 21 mai 1960, un tsunami d’au moins 18 mètres dispersa les moai sur plusieurs centaines de mètres.
En 1991 et 1993, le site fut l’objet d’une proposition de restauration de la part d’une firme japonaise fabricant des grues (Tadano) qui souhaitait sponsoriser une restauration archéologique pour renforcer son image de marque.
L’accord obtenu, les travaux nécessitèrent l’apport d’une grue spéciale et plus d’un million de dollars de subvention. Un travail gigantesque qui dura 3 ans pendant lesquels il fallut fouiller la zone et surtout répertorier et classer des milliers de pierres éparpillées par la mer (10000 m² de roches, du gravier au bloc de 80 tonnes). Les photos parlent d’elle-même quant à la beauté du site.
Qui a dit que les moai étaient lourds ? Nous, on les prend à deux doigts !!!!!!
A 2 km d’ici se trouve la carrière de Rano Raraku, et c’est ici que la plupart des moai ont été taillé. Pour tailler un moai, il fallait 20 personnes et un an de travail puisque à l’époque, ils étaient taillés à la main!! 397 moai ont été recensés sur ce site mais au total, 784 ont été produit ici entre le XIème et le XVII ème siècle.
La dimension et le design des statues évoluèrent fortement avec le temps : les plus petites et les plus anciennes mesurent environ 1 mètre de haut ; la plus grande en chantier dans la carrière mesure 21,65 m pour un poids estimé de 180 tonnes.
L’énigme du transport de ces statues n’est pas réellement résolue : voyageaient-elles couchées, sur des lits de rondins ? Ont-elles « marché » debout, transportées comme des armoires ? Ou encore debout et roulées sur des rondins et des rails de bois ?
Beaucoup de mystères autour de ces moai...
Une autre journée qui vient de passer et riche d’enseignement et d’histoire.
Retour à la pension pour profiter du coucher de soleil avant de déguster (encore) un très bon repas.